Il était une fois…
Depuis près d’un siècle, les Cuma s’écrivent au pluriel. Derrière chaque tracteur, il y a une histoire, des pionniers, des initiatives et une volonté commune de construire l’avenir ensemble.
LES CUMA ONT 80 ANS
L’innovation est au cœur des dynamiques collectives des Cuma : technologie, l’expérimentation ou l’organisation du travail, elles démontrent que le progrès en agriculture peut être à la fois technique et humain.
Récits inspirants et photos parfois chargées d’émotion : le concours Histoire(s) de Cuma organisé à l’occasion des 80 ans des Cuma a rassemblé 164 participations issues de toute la France.
Ces histoires illustrent comment l’innovation se décline de multiples façons en Cuma. Qu’il s’agisse d’investissements pionniers (comme la machine à vendanger de Cazaubon), d’expérimentations technologiques (IA, robotique, essai de matériels), ou de nouvelles organisations du travail (comme les salariés mutualisés d’AptoCA), chaque initiative répond à des enjeux très concrets. Certaines Cuma innovent aussi dans la façon de transmettre, via des démonstrations collectives ou des projets culturels. Toutes ont en commun de placer l’humain et la coopération au cœur du progrès.
des tomates ou un sort ?
Née en 1995, à la suite d’un pari fou comme le disait son Président de l’époque Claude Poujade. Des producteurs de légumes industries se regroupent en 1993 sous un groupement Uniproledi afin d’assurer la production et la livraison de trois usines. Uniproledi est devenu le premier producteur du Sud-Ouest de haricots et tomates.
Pour mécaniser, la Cuma APTOCA (Association des Producteurs de TOmates Conserve d’Aquitaine) est devenue le bras armé de la production de légumes industrie, qui s’est étendue au maïs doux, petit pois, flageolet…
Ce sont des milliers d’hectares répartis sur 5 départements du Sud Ouest que la Cuma parcours avec 15 salariés, multiplié par 4 en saisons.
à jamais les premiers…
1974, création de la Cuma pour l’achat de la première machine à vendanger automotrice de France, une Vectur EU 75 commandée le 30 avril 1974 pour un montant de 218 000 francs. À l’époque, une révolution qui permet de récolter 1 ha en 3 heures et de facturer la récolte 1 300 francs de l’hectare soit 198 €/ha.
À l’époque, il y avait 61 ha de récolte et aujourd’hui il y a 342 ha vendangés.
l’huile comme moteur d’innovation
Engagée pour une agriculture durable, la Cuma des Collines et ses adhérents posent devant leur tracteur 100 % à l’huile végétale, qui a tourné pendant 13 ans !
le chant de la cigale
En 2005, le fioul était cher et le prix du colza bas.
Un groupe d’agriculteurs a pris part à la conception d’une première presse à huile. Pressée à froid, l’huile de colza était mélangée au fioul pour les machines agricoles, notamment pour les tracteurs.
Dominique Vasseur, premier Président de la Cuma départementale, mettait jusqu’à 40 % d’huile dans son ensileuse. De plus en plus d’agriculteurs ont pris des engagements pour utiliser la presse à huile. Jusqu’à trois presses ont sillonné le département de la Sarthe.
Cette activité a lancé la création de la Cuma la CIGALE (Cuma Innovante pour Générer des Actions Locales et Environnementales).
un investissement prometteur
En 2023, début d’un pari fou, mais audacieux : l’achat d’un combiné scieur-fendeur de bois en service semi-complet. Dans la foulée, embauche d’un salarié pour gérer le matériel et le mener au mieux afin d’optimiser les chantiers.
Le petit truc en plus : regarder au-delà de la Cuma en unissant nos forces avec 8 autres Cuma (initialement seulement 4) ce qui couvre la moitié du département et permet de relever les défis et de franchir ensemble les frontières !
Aujourd’hui, c’est une réussite car cela répond à l’ensemble des besoins et propose un outil qui s’adapte à chaque demande et permet de dégager du temps aux agriculteurs permettant de se consacrer à d’autres tâches en valorisant tout de même le bois !
à l’ombre des pivots
La Cuma d’Aydie a été créée en 1988, grande époque du développement de l’irrigation dans le secteur. Cette photo a été prise à l’occasion de la mise en place du premier pivot de la Cuma.
Le collectif a permis à l’époque d’acquérir ce type d’installation et de constituer ainsi des îlots de maïs semence. Les agriculteurs sur cette photo ou leurs enfants sont aujourd’hui toujours administrateurs de la Cuma.
ça sent bon le sud
La cueillette de la lavande est un facteur important de l’économie de nos zones rurales. Alors que les alambics se construisent en privé, il a été fait en 1957 le choix de la structure collective pour l’achat, la construction et la gestion d’une distillerie : la Cuma de Laborel est née.
Inter-régionale (Drôme/Hautes-Alpes), ce sont encore aujourd’hui 12 familles qui travaillent, produisent et vivent autour de l’alambic de Laborel.
Robots des champs
L’intelligence artificielle pulvérise les rumex.
Démo pluvieuse, démo heureuse
Première démonstration de la Cuma suite à l’acquisition de la composteuse en 2001. 14 adhérents au lancement, près de 300 aujourd’hui sur l’activité.
Première d’une longue série
En 1989, création de la 1ère Cuma désilage dans la Manche et de France qui existe toujours et qui perdure, avec le même salarié depuis le début et désormais sept machines.
Depuis près d’un siècle, les Cuma s’écrivent au pluriel. Derrière chaque tracteur, il y a une histoire, des pionniers, des initiatives et une volonté commune de construire l’avenir ensemble.
Au-delà des machines et des chantiers agricoles, les Cuma sont aussi des lieux de vie, d’échange et de partage. La bonne humeur est aussi bien huilée que les machines.
Derrière chaque tracteur, il y a des femmes et des hommes qui s’engagent, coopèrent et font vivre l’esprit Cuma où les bras, les cœurs et les sourires ne manquent pas.
Dans les Cuma, on hérite du tracteur autant que de la solidarité ! L’agriculture en collectif, ça se cultive de génération en génération.