Entre la Cuma de Valdériès et Adrien, ça matche !
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Depuis deux mois environ, la Cuma de Valderiès fait confiance au jeune Adrien Guibbaud, 18 ans. Aujourd’hui et pour l’instant, chaque partie tire pleinement profit de cette collaboration.
La pari s’annonçait peut-être un peu risqué, il s’avère pour le moment payant.
Adrien Guibbaud soufflera seulement ses 19 bougies en juin prochain. Depuis quelques semaines à la Cuma de Valderiès, il remplace le précédent salarié parti vers de nouveaux horizons.
“Malgré les différentes offres d’emploi que nous recevons, il est difficile de trouver des salariés compétents, assure Christel Durand, responsable de la commission emploi à la FD CUMA 81. En fait, je ne pense même pas que ce soit une question de compétences. On recherche du savoir-faire, mais aussi et surtout du savoir-être…du biais comme on dit !”
S’il n’a pas grandi dans le milieu agricole, Adrien en est passionné. “De machinisme particulièrement”, commente-t-il. Aujourd’hui, le jeune homme pratique et apprend, dans des conditions de travail saines. De bon augure pour la suite, puisqu’il répond déjà à merveille aux besoins du noyau fort de 12 adhérents à la Cuma.
“C’est que du régal”
Épareuse, ensileuse, presse, fauche, tonne à lisier…La prestation complète occupe la majeure partie du temps du salarié. “C’est exactement le métier que je souhaitais faire”, se réjouit Adrien, presque avec des étoiles dans les yeux.
“Ce que j’aime le plus, c’est la conduite, le réglage et l’entretien du matériel. Je suis passionné depuis tout petit par les engins agricoles. Être aujourd’hui aux commandes de ces grosses machines, c’est génial.” Il garde toutefois la tête sur les épaules. Christel Durand en témoigne : “Adrien n’a même pas 19 ans ! Il ne peut pas tout connaître et savoir tout faire. Il a envie d’apprendre, il n’est pas têtu.”
Des propos confortés par le principal concerné : “Je n’hésite pas à poser des questions. Je pars du principe que je pars de zéro. Je dois aussi m’adapter aux manières de travailler qui sont différentes d’un agriculteur à l’autre.” Adrien Guibbaud a étudié la production animale à Fonlabour en 2nde, puis s’est dirigé vers le lycée Flamarens en première pour orienter ses cours vers les grandes cultures. “Je voulais voir le maximum de choses”, explique-t-il. Après la théorie et l’obtention de son bac, il a pratiqué durant un stage de 6 mois dans le nord de la France, avant de revenir dans le Tarn pour la saison des moissons. “Mes parents voulaient que je fasse un BTS. J’ai commencé, mais rester assis sur une chaise à l’école ne me plaisait pas du tout. Alors j’ai arrêté en janvier 2025. Et je ne le regrette pas.” Il y a deux mois, le natif de Gaillac a su saisir l’opportunité parfaite pour lui : “Je cherchais un poste de salarié agricole. Il y avait des offres dans le secteur viticole notamment, mais je souhaitais quelque chose de plus varié”, commente Adrien. Désormais, il ne rechigne pas à la tâche. Même à celles les plus pénibles : “Je suis amené à faire du plumage de volaille. C’est effectivement assez redondant, dans l’humidité et avec des animaux morts mais cela ne me dérange pas du tout. Mais c’est vrai qu’ensuite, à partir d’avril, les beaux jours arrivent et cela devient plus agréable. C’est que du régal !”
Un cadre de travail “familial”
Le jeune homme habite désormais Arthès. “Comme quoi, les jeunes sont prêts à déménager pour un métier qui leur parle vraiment”, sourit Christel Durand. Il ne le cache pas, Adrien est “bien tombé”. Tous les matins à 7h, il se lève avec le sourire : “Cela se passe très bien pour le moment. C’est une Cuma jeune, familiale, avec un bureau dynamique et un esprit très coopératif. Parfois la journée, j’ai l’impression de travailler avec les copains (rires)”
Depuis deux mois, Adrien a eu le temps de rencontrer la grande majorité des adhérents de la Cuma. “Tous les producteurs ont pu donner leur avis sur lui et son travail. Les retours sont bons, que ce soit en volaille, bovins lait, bovins viande, ou encore céréales”, indique avec fierté la responsable de la FDCUMA 81. Pour la suite, elle se montre néanmoins prudente et prévoyante : “Il ne faut pas confondre autonomie et indépendance. Adrien est jeune, fougueux, et je pense capable de tenir le rythme. Il doit s’adapter à nous c’est une certitude. Mais nous devons aussi nous adapter à lui. Il faut et faudra l’épauler dans son activité.”
Article de Léni Pelissou, journaliste au Paysan Tarnais
La FDCUMA accompagne les agriculteurs : “Ce qui freine, c’est la paperasse”
Christel Durand, administratrice, responsable de la commission Emploi à la FDCUMA
À ce jour, près de 25% des Cuma tarnaises sont employeuses (environ 18 ETP au total). C’est un département qui veut développer l’emploi. Avec l’Aveyron, nous sommes les plus dynamiques à ce niveau-là en Occitanie. Mais il y a un besoin énorme d’accompagnement des agriculteurs. Ce qui freine, c’est la paperasse. Nous avons donc mis les moyens pour cela, avec l’embauche de nouveaux salariés.”
Pour schématiser, la FD CUMA 81 s’occupe aujourd’hui de toute la partie administrative inhérente à l’emploi d’un ou plusieurs salariés. Quant à elles, les Cuma se chargent du planning.